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En mémoire de
Paul Marie Jarret de la Mairie (1817-1891)
Capitaine au Long Cours (1846-1869)


 
Marseille,
le temps des négociants,
première moitié du XIXè siècle :

 
Source : Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille

Le temps des négociants
 
Dans la première partie du XIXsiècle, Marseille vit encore sur les données techniques, les structures économiques et sociales héritées du XVIIIe, une époque qui avait vu le triomphe du capitalisme commercial et la prééminence incontestée du négociant.

Le port est encore limité à la calanque originelle, c’est-à-dire au Vieux-Port actuel. Cet espace se trouve alors totalement intégré à la ville, qu’il s’agisse du bassin, des quais utilisés à la fois comme voie publique et comme lieux de manutention, ou encore des entrepôts qui restent pour beaucoup disséminés dans le tissu urbain et qui sont tous privés de la moindre mécanisation. Malgré des aménagements qui étendent le plan d’eau à 29 hectares et les quais à 3 200 mètres, cet appareil portuaire légué par le XVIIIsiècle arrive à saturation avec un mouvement de la navigation qui quintuple entre 1820 et 1847. A titre de comparaison, Le Havre dispose de 4 hectares de bassins et de 2 700 mètres de quais supplémentaires pour un trafic bien moindre.

Le transport maritime s’effectue encore, pour l’essentiel, avec des voiliers à coque en bois dont la jauge est rarement supérieure à 800 tonneaux. Le brick est le navire de commerce type de l’époque, défini comme un cargo à voiles robuste qui charge tout en tous lieux, tandis que le trois-mâts est réservé au long cours et aux destinations lointaines. Leur prix de revient à la construction ne dépasse pas quelques centaines de milliers de francs. Ce qui explique que l’armement soit à la portée de beaucoup de fortunes individuelles et que les capitaux engagés le soient le plus souvent sous la forme de sociétés de personnes : celles-ci réunissent un petit nombre d’individus dans des sociétés en nom collectif ou en commandite simple. Tel est le cas par exemple d’Augustin Fabre et fils, société de commerce en nom collectif, dans laquelle les deux frères César et Urbain Fabre sont les seuls associés.

Le rôle économique majeur appartient alors aux négociants. Comme au XVIIIe siècle, ils exercent une activité polyvalente qui relève à la fois du négoce, de l’armement, de l’assurance, du courtage, de la banque, voire de l’industrie. Pour eux, le navire est un simple moyen de transport subordonné aux exigences de leur commerce. Ils ne créent donc pas de lignes maritimes régulières soumises à calendrier fixe. Leurs voiliers chargent pour les ports que désignent les besoins du négoce, partent quand il plaît aux affréteurs, arrivent quand le vent le permet, repartent quand ils ont trouvé un fret de retour. Assez souvent la cargaison est confiée au capitaine, véritable fondé de pouvoir et quelquefois même associé, qui a la charge de vendre les marchandises transportées et d’acheter les produits qui seront rapportés au port d’origine.



 






 
 
 



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