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En mémoire de
Paul Marie Jarret de la Mairie (1817-1891)
Capitaine au Long Cours (1846-1869)
Contexte des Services (1846-1869)
du Capitaine Paul Jarret  

dans ce qui allait devenir les "Messageries Maritimes "






 
Paul Jarret de la Mairie , dont vous pouvez retrouver le parcours professionnel sur sa fiche matricule, a commencé sa navigation comme Capitaine au Long Cours, en 1846 sur le brick "La jeune Estelle", puis a fait parti des pionniers en pilotant des navires à vapeur et encore partiellement à voile, dès 1851, pour les Messageries Nationales, puis  Impériales, en Méditerranée. Il commandait sur les lignes du Levant.

Il a été second capitaine sous les ordres du Capitaine Auguste Caboufigue lors du départ de l'Hellespont le 9 septembre 1851, départ qui a marqué le début de l'aventure des Messageries Nationales sur la Méditerranée.

Sa demande de départ à la retraite est datée du 30 octobre 1869, peu de temps avant l'inauguration du Canal de Suez le 17 novembre 1869, à laquelle il ne participa pas. 

La "fenêtre" historique qui lui rend hommage au sein de cette grande compagnie couvre donc la génèse des Messageries Maritimes jusqu'à 1869. 


 



Un contexte:

(source: les Messageries Maritimes, l'essor d'une grande compagnie de navigation française, 1851-1894 M-F Berneron-Couvenhes, PUPS) 

 
1837: les Paquebots-poste de l'Etat effectuent la liaison de Marseille à Constantinople, via Livourne, Malte, Syra, Smyrne, deux fois par mois, avec la possibilité de faire toutes les Echelles intermédiaires et d'établir un service spécial entre Smyrne et la Syrie. La loi relative à l'organisation des lignes postales de Méditerranée date de 1835.

1845: Création de la Compagnie des Paquebots à Vapeur du Levant, par Bruno et Albert Rostand. Elle relève d'un triple pari: les Rostand estiment que la navigation commerciale à vapeur peut s'adapter non seulement au transport des passagers mais aussi à celui des marchandises courantes; ils mettent en place une desserte au long cours entre Marseille et le Levant; enfin ils créent, sans aucune subvention étatique, une ligne régulière, bimensuelle, totalement privée.

1847-1848: Les Messageries Nationales (une entreprise de messageries terrestres à l'origine) modifient leurs statuts. Ainsi elles acquièrent la possibilité de transporter des voyageurs et des marchandises sans limitation quant au territoire, sans limitation quant à la nature de la voie ni quant au mode de transport. Les Messageries Nationales subissaient fortement la concurrence récente du chemin de fer. Il leur fallait impérativement s'adapter pour survivre.

L'application de la vapeur à la navigation est à l'origine de la rencontre de ces trois acteurs que sont: l'Etat, l'armateur-négociant Albert Rostand et la société de roulage des Messageries Nationales. En effet la vapeur rend pour la première fois les navires indépendants des vents et des courants, ce qui laisse entrevoir une vavigation plus rapide et plus régulière, concurrentielle vis à vis du chemin de fer et donc assurant la perennité de l'entreprise.

Au milieu du XIXème siècle, la France n'a pas encore de compagnie de navigation à vapeur comme la Grande Bretagne avec la Compagnie Péninsulaire et Orientale (P&O) ou l'Autriche avec le Lloyd autrichien. Il lui faut donc combler son retard.


1851, le 28 février: signature de la convention qui définit les missions des Messageries Nationales.
Elle se compose de 17 articles. 4 points principaux sont abordés: le service à effectuer, la durée de la concession, la subvention allouée par l'Etat et l'engagement de la compagnie de disposer du matériel nécessaire à l'exécution du service.

La concession est signée pour 20 ans et pourra être prorogée d'année en année par tacite reconduction.

Les lignes concédées sont les lignes régulières exploitées préalablement par l'Etat. Il s'agit d'exécuter 3 voyages par mois sur la ligne d'Italie, de Marseille à Malte, 3 voyages encore sur la ligne de Marseille à Constantinople et 2 voyages sur la ligne de Marseille à Alexandrie par Malte, l'escale de Malte étant une escale de charbonnage.

A ces 3 lignes s'ajoute le ligne héritée de la Compagnie Rostand desservie tous les 20 jours de Constantinople à Alexandrie, en passant par les échelles du Levant.

Les escales sont précisément fixées dans le cahier des charges.

La Compagnie s'engage à transporter gratuitement sur ces lignes les dépêches postales. En échange elle percevra une subvention annuelle.

La Compagnie concessionnaire s'engage à disposer du matériel pour exécuter ce service: rachat de 10 à 13 paquebots appartenant à l'Etat, de 6 paquebots de 220 chevaux et de 8 de 160 chevaux. De plus, figure au cahier des charges l'utilisation immédiate, dès l'ouverture des services, des 3 paquebots de la Compagnie Rostand (L'Oronte, le Bosphore et l'Hellespont), ainsi qu'un programme de construction étalé sur 5 ans.

1851, 8 juillet: la loi fait des Messageries Nationales l'officiel concessionnaire du service postal en Méditerranée.
Le 9 septembre 1851, l'Hellespont, sous le commandement du capitaine Auguste Caboufigue (1813-1879), quitte le Vieux Port à destination des côtes d'Italie. Paul Jarret est second Capitaine sur ce Paquebot.

       

 
source de l'image : http://www.frenchlines.com/

1852, le 22 janvier: un décret autorise la création et approuve les statuts de la Société Anonyme formée à Paris sous la dénomination de Compagnie des Services Maritimes des Messageries Nationales dont l'objet est un service général de navigation. La société de Messageries Nationales fait apport, à la nouvelle société, de la concession, approuvé par la loi du 8 juillet 1851 (voir plus haut), du service des Paquebots de la Méditerranée.

1853, le 28 février: Adoption de la dénomination "Service Maritime des Messageries Impériales" par l'assemblée générale des actionnaires, autorisée par décret du 5 décembre 1853.

1869, 17 novembre: traversée inaugurale du Canal de Suez

1871, le 1er août: Nouveau changement de dénomination, adptée par l'assemblée générale des actionnaires et autorisée par décret le 27 novembre 1871: Les Messageries Impériales prennent le nom de Messageries Maritimes (jusqu'en 1977).


 
Pour en savoir plus rapidement:

 http://www.provence7.com/zoom/mer-mediterranee/navires-du-19e-s/


   
    
  


http://www.museeciotaden.org/chantiers/histoire/histochant.htm


L’impulsion de Napoléon III (1808-1873)
 
Source : « Une histoire de la marine de guerre française » du contre-amiral Rémi Monaque, édition Perrin, 2016
 
« Avec l’arrivée de Napoléon III , prince président et bientôt empereur des Français, s’ouvre une ère nouvelle pour la marine française(…) C’est maintenant du sommet de l’Etat que vont partir les impulsions décisives et que vont s’exercer dans la continuité la ferme volonté de doter la France d’une puissante Marine de guerre(…) La Marine sera pour l’Empereur, avec l’armée et les affaires étrangères, un domaine réservé où il saura imposer avec force et continuité les conceptions qui lui sont chères, notamment une puissante aspiration à la modernité et à l’innovation. Les quatre ministres1 qui se partageront les dix-huit ans du règne auront pour tâche essentielle de bousculer routine, conservatisme et conformisme, qui dans toutes les marines du monde freinent les changements et qui sont particulièrement nocifs en ces temps d’explosion du progrès technique. »

(1) Théodore Ducos 1851-1855, l’amiral Ferdinand Alphonse Hamelin 1855-1860, le comte de Chasseloup-Laubat 1860-1867, l’amiral Gigault de Genouilly 1867-1870.

Le comte de Chasseloup-Laubat (1860-1867), « est un homme brillant, sûr de lui, déterminé à faire progresser les réformes entreprises. Il aura à cœur, tout au long de son très long mandat de 74 mois, d’adapter l’instrument naval -personnel et matériel- aux conditions nouvelles induites par le progrès technique. C’est sous son « règne » que Dupuy de Lôme inaugure, avec le lancement des premières frégates cuirassées, la plus éclatante de ses innovations. Ce très grand ingénieur du génie maritime, véritable créateur de l’architecture navale moderne, est le principal artisan de l’essor technique de la marine impériale 
(marchande ou de guerre). On lui doit la mise au point des premiers bâtiments en fer (1847-1849), la construction avec le Napoléon , du premier grand vaisseau rapide à vapeur, la transformation en vapeur des vaisseaux à voiles par adjonction d’une tranche « machines », la protection des coques en bois par une cuirasse métallique. »

 
Le Napoléon à Toulon par Lauvergne, en 1852



 





 
 
 
 



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